Pakse - Le plateau des Bolavens



Comme notre expérience en scooter est très positive, nous recommençons? cette fois plus au sud pour 4 jours, 3 nuits. 

Location de moto chez Wang-Wang pour 50 000 kip/jour, c’est presque donné !



Jour 1 : Tad Lo

Beaucoup de route pour pas grand-chose en ce premier jour de loop. Nous faisons un arrêt pour une cascade, mais nous trouvons le prix trop élevé donc nous passons notre chemin. 
Sur la route beaucoup de maisons font sécher du manioc, mais nous ne saurons pas à quoi il sert. A un moment, nous voyons les familles qui remballent toutes leurs bâches de manioc… Aucune raison de faire ça... sauf s’il va pleuvoir. En effet, ce geste annoncé une énorme averse. Heureusement que nous avons nos panchos à portée de main et que nous trouvons rapidement un endroit où nous abriter. Après la pluie vient le beau temps, nous repartons tranquillement.

En arrivant à Tad Lo nous tombons sur un français qui s’est installé ici depuis 4 ans et qui propose des bungalows en bois mignons. En plus, nous sommes conviés au mariage d’un voisin. Chouette, une nouvelle expérience! Nous n'avons pas de photo car nous ne voulions pas tenter de gâcher ce moment.
Voici quelques règles à connaître pour assister à un mariage :
-          -Ne pas avoir de look et être sale ne pose aucun de problème.
-          --Avoir grande soif est très important
-          -Les gens sont heureux d’accueillir du monde et payent des coups tout le temps.
     Il faut boire cul-sec, c'est la tradition!! En fait, il n’y a pas beaucoup de verres et il ne faut pas faire patienter le suivant trop longtemps… Elle est rigolote la première fois cette tradition mais au bout de plusieurs verres de bière glacé, je peux vous dire qu’on rigole moins !
-          -En cas de vomissement impromptu, pas de problème visiblement, un vieux monsieur bien imbibé vomit régulièrement par la fenêtre et nous fait signe que tout va bien.
-         - Si tu ne veux plus boire, il faut saluer les hôtes et partir. En effet, il est très malpoli de refuser un verre.


Après cette aventure, nous allons dans un lodge voisin pour assister au bain des éléphants. Nous ne sommes pas vraiment fan de ce genre de choses, mais bon... Il n’y a pas beaucoup de monde, c’est plutôt amusant de voir avec quelle agilité le cornac fait faire trempette à son éléphant.







Au passage, nous allons voir la cascade de Tad Lo.




Jour 2 : Visite d’un village animiste avec Captain Hook et galère!

Après un énorme pancake banana chez Mama Pap, la guesthouse d’à côté, nous commençons par la cascade de Tad Soung … qui n’a pas d’eau ! Super, surtout qu'on nous a fait payer!

Nous ne nous laissons pas abattre et nous trouvons une cascade un peu plus loin, payante mais jolie !

Tad Hang :






Sur la route nous nous arrêtons à Ban Kok Phoung Tai, le belge (loueur de moto sur Pakse) nous a fortement recommandé de nous y arrêter. Alors en tant que bons élèves ou presque nous exécutons ! Nous attendons quasiment 2h, devant un organic coffee servi dans une tasse en bambou (ça nous rappelle la jungle). Mr Hook est déjà parti faire une visite alors patience, patience, mais cela en vaudra la peine, car ce fameux captain Hook est une mine d’informations.




En voici quelques-unes : accrochez votre ceinture nous sommes à des années lumières de notre culture !



La culture du café : Le café est la principale source de revenu de Mr Hook. Il cultive deux variétés de café : l'Arabica et le Robusta.


La grande majorité de la récolte part chez un grossiste et ce café finira dans nos supermarchés. Si vous voulez comparer avec le café que vous achetez au magasin, à la base, il est vendu 60 000 kips (environ 7 euros) le sac de 10/15kg !



Un village animiste : Tout le village est de religion animiste. Les gens croient en une force vitale, bonne ou mauvaise, qui habite chaque être vivant, mais aussi chaque objet ainsi que les éléments naturels (tels que l'eau, l'air ...)
Chaque décision doit être prise en présence du gourou ou du chaman du village qui invoque les esprits les soirs de pleine lune pour en tirer des réponses. Les Katu ont une forêt à proximité du village où vivent les esprits, et dans laquelle personne n'a le droit de pénétrer.

Dans ce village, la majorité des habitants ne savent ni lire ni écrire, ni même parler Lao. Ils communiquent avec le dialecte propre à leur village et le savoir se transmet oralement.



L’incroyable histoire de Mr Hook : A huit ans environ, (oui environ, car il est difficile pour lui de dater les événements de sa vie car il ne connait pas sa date de naissance, il sait juste qu’il est né pendant la saison des pluies) ; ses parents lui choisissent une femme pour se marier comme le veut la coutume du village, mais il refuse, préférant aller à l’école.

À 13 ans, rebelote, nouvelle femme, nouveau refus. Mr Hook part étudier à Bangkok jusqu’à l’âge de 21 ans où il décide de retourner dans son village natal.

Ses parents lui soumettent alors un ultimatum : soit il se marier avec la femme qu’ils auront choisie, soit il sera renié du village. Mr Hook cède au chantage. Désormais, il habite dans sa maison avec sa femme et son enfant.


Polygamie et sexualité : Dans le village de Hook, les hommes peuvent avoir autant de femmes qu’ils le souhaitent. La première est choisie par leurs parents, la ou les suivantes par eux-mêmes. Cela donne parfois une jolie collection, comme 6 femmes par homme, et donc de très grandes familles. En sachant que tous les membres d'une même famille doit habiter ensemble. La plus grande famille du village compte d’ailleurs 69 membres, qui vivent donc tous ensemble dans une maison pas si grande que ça…


Les femmes, ou plutôt, les filles, peuvent se marier dès l’âge de 8 ans. Si leur mari décède, elles seront données au frère du défunt ou au père, ce qui peut donner des énormes écarts d’âges. 



Un nom pour le bébé : Lorsqu’une femme enceinte arrive au terme de sa grossesse, elle doit se rendre dans la forêt sacrée du village avec sa mère pour y accoucher.

Quelques semaines après l’accouchement, elle est en droit de revenir au village rencontrer le gourou, qui organise pour l’occasion une cérémonie pendant laquelle il demande à la mère si elle estime que son bébé est bon ou mauvais. Si selon elle, c’est un « mauvais bébé », alors celui-ci sera abandonné en dehors du village.

Après ça, chaque jour la mère ou les grands-parents du bébé, devront raconter leurs rêves au gourou. Tant qu’il estimera que le rêve de la nuit n’est pas bon, le bébé n’aura pas de prénom. 
Le jour où le rêve raconté plaira au gourou, il le retranscrira sous forme d’un prénom qui sera alors celui de l’enfant. (Et ça peut durer jusqu'à 4 ans cette affaire!)


La médecine traditionnelle : Ici, personne ne va chez le médecin et personne ne consulte de spécialiste. La médecine est uniquement pratiquée avec les plantes qui poussent aux alentours du village et chacune d’elle a son efficacité propre : vomissements, brûlures, diarrhée, etc.


Captain Hook nous montre quelques plantes et leurs propriétés, nous ne retenons pas grand chose car elles se ressemblent toutes : une tige qui produit une sève avec laquelle on peut faire des bulles de savon, une feuille avec laquelle on produit des fibres incassables pour coudre des vêtements, une pousse qu’on appelle « la romantique », avec laquelle on peut faire de la musique en soufflant dedans, pour appeler sa belle dans la nuit… La flore est riche.



Le rebelle du village : Si les règles du village sont très strictes, il y en a une pourtant, loin d’être singulière, qu’on retrouve : la virginité des deux mariés avant leur union


Ce qui n’était pas le cas de Mr Hook lors de son retour au village et ce qui n’a pas échappé aux esprits et au gourou qui a alors convoqué tous les hommes célibataires pour découvrir qui était le coupable. Puisque personne ne voulait se dénoncer : chacun des hommes devaient planter un couteau dans un sac de riz. Si le couteau restait droit c’est qu’il était fautif. Ce fut le cas pour Mr Hook, qui continua à nier. 


Hook fut alors une deuxième fois convoqué par le gourou, cette fois-ci avec son père. Mélangeant du sang de poulet fraîchement égorgé avec de l’eau sale, il a alors ordonné au jeune homme de boire cette mixture. S’il était coupable, il mourrait dans trois jours, sinon, tout irait bien. Prenant peur, le père de Hook décida de payer la survie de son fils en donnant aux membres du village plusieurs cochons, poulets et autres animaux.

Suite à ça et depuis le décès de son papa (dont il a été tenu pour responsable, à cause des mauvais esprits pesant sur lui...), Mr Hook n'a plus le droit d'aller visiter les maisons des autres membres du villages, ni d'en sortir seul.


Entre légende et réalité : Les enfants commencent à fumer à l’âge de 3 ans dans ce village. Ils fument des pipes (plus communément appelés bang chez nous!) de tabac et de sucre de canne. En fait, il y a très longtemps, selon une légende, des enfants étaient sacrifiés et un jour un enfant demanda comme dernière volonté de fumer une pipe. Ainsi l'esprit prit peur à cause de la fumée et laissa la vie sauve à l'enfant. Depuis ce jour, il n'y a plus de sacrifice d'enfants mais pour ce protéger du mauvais sort, les enfants fument dès leur plus jeune âge.





Nous n'avons pas osé photographier les enfants.



Le cercueil: Les membres de la tribu sculptent de leur vivant le cercueil qui accueillera leur dépouille, et le placent sous la maison, en attendant qu’il serve.


                                                                                            ……..

Cette visité était très enrichissante mais elle ne nous a pas mis en avance… Il est 15h30 et nous avons encore beaucoup de route jusqu’au point de chute que nous visons. Et comme vous l’aurez deviné, la nuit se couchant à 18h… nous terminons notre route sous les étoiles ! Déjà que de jour ce n’est pas toujours simple de trouver les directions, alors je ne vous raconte pas de nuit… heureusement maps.me le meilleur ami de la nuit est là ! 






Nous arrivons enfin à Tayicsua GH, au bout d’une piste en terre et au bord de la rivière. L’accueil n’est pas dingue mais de toute façon nous n’avons pas le choix, c’est la seule guest dans le coin. On nous propose une tente pour 60 000 kip/personne, la blague ! Les touristes paient ça pour un bungalow rustique certes mais bon ! A ce prix-là, le mec n’est même pas capable de nous dire si nous aurons un matelas… Nous sommes dans la ***, donc nous décidons d’accepter cette offre numéro 1 des arnaques… mais finalement le mec change d’avis et il nous fait signe de partir ! Sympa !



Nous quittons les lieux très très très énervés, il fait nuit noire, la piste est pleine de trous… il n’y a rien de rassurant. Au bout du chemin, une femme en pick-up nous aborde et nous dit de la suivre car elle a un homestay. Elle nous ramène d’où nous venons… Chouette ! Nous lui expliquons que nous sommes déjà venus mais qu’on nous a demandé de partir. Elle gronde son employé, qui va sur le champ nous préparer une tente. Après négociation nous dormirons là pour 70 000 kip pour nous 2. Nous sommes très contents de nous !

Notre 3 *** au petit matin


Jour 3 : Tayicsua Waterfulls

Cette nuit au son de la rivière était très agréable, nous avons bien dormi. Après un petit dej au sticky rice car il n’y a rien d’autre, nous partons en quête des cascades. 









Notre préférée avec ses petites fleurs rose tout autour.


C’est pour nous, et de loin, les plus beaux endroits de la boucle.

Sur la route du retour les cascades sont toutes payantes, nous nous arrêtons seulement à Tad Fan, qui vaut vraiment le coup. Nous sautons les autres bien qu’il parait que Tad Champee soit sympa pour la baignade. 






La portion de route entre Pakse et Champasak qui n’est pas dans la boucle est pour nous la plus jolie. Nous longeons le Mékong d’un côté, de l’autre les montagnes et au milieu de tout ça les rizières, les villages et nous !

Stand d'objets variés fabriqués en bambou. Nous avons craqué pour les paniers où ils mettent le sticky rice.

Nous nous dégotons une GH géniale, il n’y a personne, vue sur le Mékong, personnel souriant et accueillant. C’était tellement classe qu’au départ je ne voulais pas qu’on s’arrête ! Mais nous avons fait le bon choix car ils ont des chambres plus sommaires, le restau est top et la vue aussi délicieuse que la nourriture.




Vue de la GH.



Jour 4 : Vat Phu Champasak

Une bonne nuit de sommeil mais surtout un bel orage! Du coup le linge qui séchait devant la chambre n'était pas vraiment sec!! Heureusement qu'Olivier a le sommeil léger et qu'il s'est levé en plein milieu de la nuit pour sauver mon linge!! Bon à notre réveil, ce n'est pas tout à fait sec donc il faut trouver une solution express...


Le scooter tancarville!!

Direction le temple:




Le Vat Phu est un ancien sanctuaire Khmer, construit à 1 400m sur le Phu Pasak (ou mont Pénis !), il est comparé aux temples d’Angkor. Il figure au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.
Il est un lieu de pèlerinage depuis le Vème siècle, ce qu’il en reste aujourd’hui est le fruit de constructions, de reconstructions, de modifications, d’ajouts. 




Photo de famille! Nous sommes pas mal sollicités pour des photos avec notre peau blanche et nos yeux ronds alors parfois on en profite aussi!!





L'eau de source sacrée!


Retour sur Pakse : 
-pour faire le marché (un des plus grands du pays) et craquer pour quelques souvenirs qui vont prendre de la place dans nos sacs et nous feront rouspéter mais bon!! 
-regarder le coucher du soleil depuis notre Guest. Nous donnons sur un "bras" du Mékong.